A chaque histoire sa marionnette. La quête de celle dernière est sans aucun doute le processus clé de notre travail, celui qui nous passionne le plus. C’est peut-être pour cela que nous avons mis plus de six ans à créer ce spectacle, à partir de la musique de Romeo et Juliette, de Sergei Prokofiev, et du texte de William Shakespeare.
Nous avons eu besoin au préalable de mettre en scène d’autres textes, de créer d’autres marionnettes. Il nous a fallu mettre au monde-c’est l’expression qui définit le mieux ce processus-des marionnettes qui non seulement devaient expliquer une des plus belles et plus tristes histoires de la culture occidentale mais en outre le faire par le biais d’une des compositions musicales les plus extraordinaires.
Les marionnettes que nous cherchions devaient être capables de combattre avec force, danser avec grâce, aimer avec autant de douceur que de passion, s’angoisser quand le destin se retourne contre eux, avoir et perdre l’espoir, tuer, mourir.
Au cours de cette quête, nous avons rencontré les marionnettes de notre Romeo et Juliette. Elles sont gigantesques et légères à la fois. Les textures et couleurs prévalent sur l’expression faciale. A certains moments, ce sont des créatures oniriques, à d’autres des créatures de cauchemars. Et surtout, elles sont extraordinairement dynamiques et par conséquent capables de marquer le rythme et la tension des événements qui nous conduisent à la tragédie finale.
Enfin, sachez que sur les 52 thèmes musicaux de la partition de Sergei Prokofiev nous en avons choisi 15, à savoir ceux qui nous aidaient le mieux à expliquer l’histoire. L’œuvre de William Shakespeare a été transformée en un texte pour narrateur – étant donné que nos marionnettes ne peuvent parler.
Nous espérons que vous partagerez avec nous l’émotion de cette quête.